Septembre 2023
Elle a 27 ans, elle est la benjamine de notre association, le doyen a 87 ans révolus. 60 ans les séparent mais ils ont un point commun, ils habitent à Monplaisir. Ils en parlent avec beaucoup d’enthousiasme et s’interrogent pour le futur.
Racontez-nous votre arrivée à Monplaisir :
Elle : Mes parents ont habité le quartier jusqu’en 2011. Je suis née à Grange Blanche il y a 27 ans. J’étais scolarisée à Monplaisir à l‘école élémentaire Simone Signoret, puis au Collège d’Argent et fini mes études à La Martinière Monplaisir.
Quand j’ai décidé d’investir dans un appartement, mon choix ne pouvait être que Monplaisir et nulle part ailleurs sur Lyon. Après un an et demi de recherche je m’y suis installée il y deux ans. Ce quartier je l’ai toujours apprécié.
Lui: Ma famille résidant à MONPLAISIR depuis 1933, je l’ai fréquenté pendant mon adolescence où j’y retrouvais, mes oncles, tantes, cousines et leurs amis.
J’avais un tel souvenir de ce quartier, vivant, offrant une belle qualité de vie, une offre commerciale de qualité, un environnement médical de proximité exceptionnel, bien desservi par les transports en commun, que nous l’avons choisi, en 1989 avec mon épouse pour y résider à l’issue de notre carrière et y vivre notre retraite. Nous l’avons rejoint en 1994.
Ce fut un choix après 13 changements de résidence ! Nous ne l’avons jamais regretté, au contraire nous nous en sommes toujours félicités.
Que faites-vous (ou faisiez comme profession) ?
Elle : Je suis responsable d’exploitation dans une entreprise hors de l’agglomération. Mon métier de chargée d’affaires m’oblige à faire beaucoup de déplacements en voiture dans toute la région Rhône Alpes.
Lui: Après une carrière d’officier dans l’Armée de l’air et de cadre dans une société, j’exerce, depuis 1994 des activités bénévoles au sein de différentes associations à caractère social et environnemental.
Comment vous déplacez vous dans le quartier et pourquoi ?
E: Je me déplace en voiture de mon domicile à mon travail ainsi que pour tous mes déplacements privés ou professionnels sur les sites clients. Mon activité professionnelle conditionne mon moyen de locomotion. Des problèmes physiques m’empêchent de faire du vélo d’une manière intensive. De plus, au vu des prix prohibitifs des transports en commun je ne l’utilise pas non plus.
L : Habitant à proximité de l’avenue des frères Lumière je me déplace essentiellement à pied pour y faire mes courses, aller à la rencontre de mes amis, participer aux manifestations et cérémonies. J’utilise également mon véhicule pour mes gros achats et pour aller dans les quartiers contigus mal desservis par les moyens de transport en commun.
Fervent cycliste je n’envisage pas d’utiliser ce moyen au sein du quartier ou en ville.
Faites-vous vos courses sur l’avenue des Frères Lumière ?
E : Oui pour les produits d’appoint, les produits de bouche ou achats spécifiques qu’on trouve sur l’avenue. Je fais mes courses également en périphérie Lyonnaise pour des prix plus attractifs.
L : Oui. J’apprécie tout particulièrement la qualité de l’offre, sa diversité et l’accueil dans les boutiques.
Allez-vous au Marche de Monplaisir ?
E : Je m’y rends parfois.
L : Oui! J’en apprécie la qualité et la présence des producteurs.
Utilisez-vous des professionnels (santé, services) dans le quartier ?
E : Je fais appel aux professionnels de santé du quartier. J’utilise également les laboratoires de l'avenue des frères Lumière.
L : Oui. Leur proximité et leur diversité est un des critères à l’origine de notre choix.
La métropole de Lyon a lancé un projet ambitieux dans le cadre du réaménagement de Monplaisir : Vélo-avenue, sens de circulation modifiés, suppression conséquente de places de parking automobile, agrandissement des trottoirs, plantation d’arbres et végétalisation, des travaux pendant 2 ans. Qu’en pensez-vous ?
E : Je ne suis pas favorable à une vélo-avenue pour des problèmes de sécurité.
La circulation des vélos est anarchique et ne respecte pas le code de la route. Particulièrement, quand on tour ne à droite ou quand les vélos sont à contre nsens du de la circulation automobile
Également, je ne circule pas à pied après 22h, les rues sont peu éclairées, beaucoup de squats sur les bancs et aux angles de rue.
Le stationnement est déjà rédhibitoire. Les bacs à compost bacs à verre et arceaux vélos grignotent progressivement les places de stationnement. Les gens se garent sur les places handicapées ou sur les trottoirs. Les incivilités ne font qu’augmenter.
Je suis favorable à l’élargissement des trottoirs et à une augmentation de la végétalisation. Par contre, ce réaménagement doit être cohérent avec les matériaux et techniques innovantes de notre époque comme par exemple les arbres fluorescents pour l’éclairage public ou encore la réduction de la chaleur en ville (matériaux de voirie de couleur claire).
Les travaux vont être un cauchemar car déjà les chantiers se chevauchent (Villeurbanne, Part Dieu, les Voies Lyonnaises). Cela va engendrer des embouteillages monstres. Au lieu de motiver les habitants aux changements, cela va les pousser à l’exode.
L : Je n’étais pas favorable à la piétonisation de l’avenue, je le suis encore moins à celui prévoyant la création d’une vélorue. Ce projet crée, sans véritable concertation, un nouveau quartier fermé qui entrainera la disparition de son dynamisme actuel et de la diversité commerciale tant appréciée des habitants et enviée.
Je ne suis pas opposé à une végétalisation raisonnée de l’Avenue des Frères Lumière. Pour autant la hauteur des arbres ne permettra pas de protéger les façades des rayons du soleil. Je constate, que la température relevée vers 17h00, dans la partie ombragée de l’avenue, est plus élevée que celle de la partie dépourvue d’arbres côté sud.
Me déplaçant tous les jours dans l’avenue, matin et soir je ne suis pas vraiment dérangé par la largeur des trottoirs. Je m’en accommode sans difficulté.
Je suis opposé :
- à l’interdiction du transit des véhicules ouest Est dans l’avenue. La circulation ainsi détournée irriguera d’autres rues y créant de nouvelles nuisances,
- à la cohabitation non réglementée des différents modes de déplacement,
- à la suppression excessive des places de stationnement,
- je suis très inquiet du cauchemar que le quartier subira pendant les travaux mais aussi de leur cout.
A votre avis, qu’est ce qui manque à Monplaisir pour être attractif ?
E : des lieux de vie conviviaux comme nous avons pu voir émerger dans le troisième ou 7ieme (La Commune, la cite des halles). Retrouver et conserver l’esprit village et familial hors du temps :
- Une vogue digne de ce nom
- Soirée "guinguette"
- Concerts
- Concours de pétanque
- Animations (Club 48)
D’un point de vue pratique, les horaires de certains établissements seraient à revoir pour les riverains qui travaillent en dehors de Lyon.
Résoudre les problèmes de sécurité quand on est seule dans la rue ou dans les transports en commun.
Création d’espace type parc à chien, totalement supprimés du quartier ces dernières années bien qu’un habitant sur dix a un compagnon à quatre pattes.
L : Il manque peu de choses à Monplaisir. Il faut avant tout conserver ce qui est bien. Bien souvent on me demande :
Une piscine, un poissonnier, améliorer le kiosque de la place Courtois et le mur de la MJC.
Pour ma part je trouve que la naissance du cinéma dans notre quartier est insuffisamment exploitée.
L’Association J’aime Monplaisir va proposer des activités et animations dans les prochains mois. Y participeriez-vous ?
E : Oui ! Volontiers!
L : Je suis totalement disponible !
Comment voyez-vous le futur et l’évolution du quartier de Monplaisir ?
E : Bien que toute évolution de la ville soit nécessaire, la transformation doit être cohérente et acceptée par les habitants du quartier : elle doit préserver l’identité du quartier. :
L: Je suis très inquiet. Si le projet de la Métropole est réalisé, il sera très difficile de le corriger. Je me battrai toujours, tant que je le pourrai pour mon quartier. Dans ce domaine je soutiendrai avec ferveur les projets de de l’Association J’aimemonplaisir.
Merci à vous deux.